La fin du RPA (Robotic Process Automation) ?

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Pour de nombreuses entreprises et depuis quelques années, le RPA (Robotic Process Automation) représente un investissement très important. Mais pour certains, la croissance du RPA est vouée à s’arrêter au profit du BPM (Business Process Management).

Témoignage dans l’Usine Digitale de Benoît Mazzetti, CEO de StoryShaper.

Pour Benoît Mazzetti, la période actuelle et les besoins d’agilité des entreprises ont rendu indispensable la transformation numérique de tous les secteurs d’activités. L’un des principaux points encore sous-investi par les entreprises françaises concerne l’automatisation, au sens large, de processus ou de tâches humaines.

L’engouement pour le RPA

Ces dernières années, le RPA (Robotic Process Automation) a connu un fort engouement. Le volume de recherche pour cette thématique a largement dépassé celui du BPM en 2018. La valorisation des principaux acteurs du marché : UiPath, Blue Prism et Automation Anywhere s’est envolée. “Blue prism, fondée en 2001, a fait son entrée en bourse en mars 2016. Depuis, sa capitalisation a été multipliée par 31 en 4 ans, passant de 48 millions à 1,52 milliard de livres. Quant à UiPath et Automation anywhere, ces deux sociétés ont levé respectivement 1,2 milliard et 840 millions de dollars entre 2018 et 2020” souligne Benoît Mazzetti.

Pour les analystes, la croissance du marché du RPA devrait être multipliée par 16 entre 2020 et 2027. En parallèle, le marché du BPM ne devrait “que” doubler, passant de “11,8 à 23,6 milliards de dollars.”

BPM et RPA sont-ils similaires ?

“Le BPM et la RPA semblent a priori assez proches en matière de technologies et de cas d’usage, car ces deux solutions permettent d’automatiser des tâches ou des processus plus ou moins complexes. La similitude s’arrête là cependant.”

En effet, le RPA permet de reproduire le comportement d’un utilisateur. Les logiciels de RPA reproduisent les interactions avec d’autres programmes afin d’éliminer les tâches fastidieuses, rationaliser les opérations et ainsi réduire les coûts. Basé sur les règles métiers, le RPA permet de reproduire une combinaison de clics et de saisies clavier sans intervention humaine. 

“Cette raison d’être se retrouve jusqu’au nom même de UiPath : le robot enregistre un chemin sur une interface graphique (User Interface).”

De l’autre côté se trouve le BPM qui lui repose sur un moteur de workflow comme ITEROP permettant d’orchestrer des tâches humaines ou programmatiques. Benoît Mazzetti souligne également que “les processus bien modélisés doivent limiter l’intervention humaine aux tâches de décision complexe ou aux tâches de validation, alors que l’interaction avec les systèmes informatiques est automatisée grâce à l’utilisation d’APIs.”

L’avenir limité du RPA

Le RPA et le BPM sont deux technologies totalement opposées par leur conception. Une solution BPM comme ITEROP délivre toute sa puissance en se connectant aux différents outils du système d’information (via API ou webservices) et en orchestrant les données qui circulent entre les programmes et les collaborateurs. En revanche, le RPA présente l’essentiel de sa valeur ajoutée dans “des environnements obsolètes pour lesquels l’utilisations d’APIs n’est pas la norme et qui reposent sur des interactions graphiques.”

Un des principaux cas d’utilisation du RPA se trouve dans le secteur bancaire accusant l’ancienneté de leur SI. Le RPA gagne des parts de marché dans les secteurs où les systèmes informatiques sont anciens et où les entreprises ont du mal à faire évoluer leurs applications. 

“La prépondérance des banques dans les offres d’emplois de développeurs Cobol, langage informatique qui permet de développer des applications plus proches du Minitel que d’Instagram…” précise Benoît Mazzetti.

Ces différences fondamentales nous amènent à douter de la croissance exponentielle du marché du RPA telle qu’annoncée par les analystes. Comme l’indique Benoît Mazzetti : 

 

“les entreprises privilégieront à long terme la modernisation de leur SI avec des outils robustes et facilement maintenables, créant ainsi des conditions de plus en plus favorables aux plateformes de BPM et réduisant l’intérêt de la RPA.”

 

L’essor du BPM

De la même manière qu’il n’est pas juste de comparer BPM et RPA, il ne faut pas non plus les opposer car l’un et l’autre peuvent fonctionner en totale synergie. Pour ITEROP, le RPA est une extension de la solution BPM permettant d’ajouter des fonctionnalités éprouvées par des éditeurs présents sur le marchés depuis des dizaines d’années et demandées par certains de nos clients.

La conclusion sans appel de Benoît Mazzetti : “Malgré la similarité apparente des plateformes de BPM et de RPA, ces deux technologies reposent sur des approches et des socles techniques très différents. Alors que le BPM s’inscrit clairement dans le sens d’une modernisation des SI, la RPA bénéficie pour l’instant d’un engouement justifié par la dette technique des entreprises. Alors que le BPM va dans le sens de l’histoire, la RPA tire sa gloire du niveau encore important d’obsolescence de nombreuses entreprises. Malgré certains cas d’usages réels, l’engouement de nombreux investisseurs autour du RPA ressemble à s’y méprendre à une bulle technologique.”

Lire la tribune complète de Benoît Mazzetti dans l’Usine Digitale.

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